La Joie Charles Pépin

Comment être un traducteur joyeux ?

« Y a d’la joie » chantait Charles Trenet en 1973. Aujourd’hui, je vais vous expliquer ce que j’ai retenu du conte philosophique « La Joie » de Charles Pépin, écrivain et philosophe, par rapport à notre métier et à notre quotidien de traducteur. Comment faire pour voir dans nos journées de traducteur un peu ennuyantes, de la beauté, et donc de ressentir de la joie ? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre ici.

Le roman commence par une citation de Bergson : « La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal ».

L’autre jour, je regardais un film, et quelqu’un disait : c’est beau de vieillir, ça veut dire que l’on vit.

Dans son roman, Charles Pépin retrace l’histoire de Solaro à qui il arrive de grands malheurs. Sa mère est à l’hôpital, il a des ennuis avec la police. Malgré tout, les petits bonheurs du quotidien permettent à Solaro de surmonter ces obstacles avec philosophie. Car Solaro a une force, celle de savoir profiter de l’instant présent en toutes circonstances. Une délicieuse omelette aux cèpes, l’amour de sa dulcinée, l’odeur sucrée d’une rose, une conversation avec l’agent d’entretien de l’hôpital…  autant de petits bonheurs dont il se réjouit au travers des épreuves.

L’idée du livre est la suivante : pour cultiver la joie, il faut arriver à se concentrer sur les petits plaisirs de la vie, sur l’instant présent. La joie est en cela différente du bonheur : le bonheur est un état durable, tandis que la joie jaillit comme une étincelle. Et chacun d’entre nous est capable de la provoquer.

Dans son roman, le protagoniste est parfois mal vu par les personnes qui croisent son chemin. En effet, même dans les pires épreuves, Solaro se réjouit des petits riens. Son entourage trouve dans son comportement une forme d’impolitesse, d’insensibilité, de froideur. On se demande même s’il ne serait pas comme hors du temps ? Sur la lune ? Voire fou ?

Qui s’interroge sur la beauté des yeux du médecin qui s’apprête à annoncer la mauvaise nouvelle ? Mais pour Charles Pépin, cette nonchalance dénote une capacité extraordinaire : celle de voir le bon côté des choses, même quand tout va mal.

Comment faire en sorte de cultiver la joie dans son travail ?

La gratitude

Comme je vous l’ai expliqué dans un précédent article, ayez de la gratitude tous les jours pour votre travail. Avoir de la gratitude pour son métier est important. Cela permet de réduire l’anxiété et la lassitude qu’on pourrait éprouver après des années de travail. Remémorez-vous tous les avantages du métier de traducteur, tout ce qu’il arrive à vous procurer. Rappelez-vous : pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Les petites intentions

Dans vos échanges avec les clients, les chefs de projet, les collègues, sur les réseaux sociaux, par e-mail, ou par téléphone, soyez gentil avec vos interlocuteurs, faites des compliments, ajoutez toujours le petit truc en plus qui fait la différence. Essayez de « sourire » même par écrit.

L’art du travail bien fait

Des fois, on rechigne à travailler, on travaille un peu vite, car on veut finir tôt. Si vous prenez l’habitude de donner le meilleur de vous-même dans votre travail, vous arriverez à mieux l’aimer. Si vous pouvez faire le maximum pour livrer la meilleure traduction possible, alors faites-le. Vous verrez qu’en ayant la satisfaction et la conviction du travail bien fait, vous apprécierez davantage votre activité. Et la qualité porte ses fruits, aujourd’hui comme demain.

De l’amour à son activité

Ce n’est pas parce que vous avez des clients et du travail tous les jours que vous devez oublier « d’entretenir » votre travail. Un travail, c’est comme l’amour : c’est un sport de tous les jours, ça s’entretient, ça se chérit. Si vous ne donnez plus d’amour à votre activité, elle en fera les frais. Alors, investissez dans votre métier : payez-vous les dernières versions des logiciels, offrez-vous des logiciels d’assurance-qualité facultatifs, créez-vous une belle vitrine avec votre site Internet.

Une progression constante

On peut comparer notre vie professionnelle à notre vie personnelle. Quel est le secret pour être heureux ? C’est notamment de continuer à s’améliorer chaque jour. À avancer sur le chemin de notre vie. À nous poser des questions : qui suis-je ? Quelle personne aimerais-je devenir ? Pour cela, continuez à vous former tout au long de votre vie. Utilisez votre congé de formation, suivez des cours dans des associations, lisez, multipliez les découvertes…

Conclusion sur La joie de Charles Pépin

Ce livre m’a permis de m’interroger une nouvelle fois sur mon travail. Certes, ce n’est plus un métier-passion comme je me l’étais imaginé au début de ma vie professionnelle, mais c’est en l’acceptant ainsi que je suis heureuse de toujours faire ce métier. Loin des gourous du développement personnel et des adeptes des changements de vie, je pense que les petits riens du quotidien suffisent à changer son regard sur son métier et à l’apprécier à sa juste valeur.

Et vous, comment faites-vous pour cultiver la joie dans votre quotidien de traducteur ? Des astuces ?

Pour aller plus loin : La Joie, Charles Pépin

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À propos de l'auteur

Hello, je m'appelle Maéva, je suis traductrice freelance depuis 2010. Dans la vie, j'aime écrire, lire, travailler le piano et donner des conseils.

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